Le domaine de la sécurité de l’information au Québec dort au gaz présentement. Ne serait-il pas le temps de se réveiller pour corriger la situation?
La semaine dernière, je lisais un article dans le Journal de Montréal intitulé Le libre claque la porte. On y mentionnait que » l’Association Professionnelle des Entreprises en Logiciels Libres (APELL) […] se retirait du conseil consultatif québécois des technologies de l’information » .
Si vous n’habitez pas au Québec, vous devez savoir que » ce conseil a été créé l’an dernier par Martin Coiteux (NDLR: le ministre du Conseil du trésor du Québec). Il regroupe 16 acteurs majeurs dans le domaine informatique au Québec (organismes, ministères, associations d’entreprises privées). Il a été créé afin d’épauler le gouvernement dans sa réforme en informatique.
Dans l’article, j’ai été surpris de la réaction de l’APELL qui n’était pas en accord avec « la politique gouvernementale proposée » du gouvernement actuel. Je vous épargne les détails de cette politique qui a dérangé cette association, mais j’aimerais attirer votre attention sur un élément: les commentaires de l’association. Prenez le temps de lire l’article.
Si vous l’avez lu, vous avez constaté que l’APELL prend vraiment au sérieux son rôle de défenseur des intérêts des entreprises québécoises œuvrant dans l’industrie du logiciel libre.
Cela m’amène à poser la question suivante à ceux qui travaillent dans le domaine de la sécurité de l’information au Québec:
Pouvons-nous avoir ce genre de leadership pour assurer la représentation du domaine québécois de la sécurité de l’information? »
Ce que le domaine de la SI au Québec mentionne
J’ai encore l’impression d’avoir donné un coup de poing dans une ruche. C’est plus fort que moi. Il y a tellement à faire à l’heure actuelle en SI. On a l’impression que plus rien n’avance. Et je ne suis pas le seul à dénoncer cette situation.
En juillet, j’ai publié un billet intitulé Marché de la sécurité au Québec vu par des gestionnaires d’entreprise qui contenait ces affirmations:
Depuis deux ans, on assiste à l’effondrement du marché de la sécurité au Québec. […] Plusieurs organisations ont retardé des projets en sécurité avec le contexte d’austérité que l’on connait au Québec. […]
Les organisations qui auront négligé les investissements devront mettre les bouchés doubles, car les vulnérabilités sont toujours présentes.
Il y a deux semaines, j’ai produit un autre billet portant le titre suivant: Formations en sécurité au Québec – quand rien ne va plus! Voici quelques extraits intéressants de ce billet:
De manière générale dans le secteur des formations, on assiste actuellement à un ralentissement des activités issues des restrictions budgétaires tant publiques que privées. Ces restrictions ont eu un impact sur les investissements dans le secteur de la SI et cela se reflète par une baisse d’inscriptions aux formations liées au secteur. […]
Quand on voyage un peu, on peut constater le retard du Québec dans le domaine des investissements liés à la sécurité de l’information. […] Ce secteur est de plus en plus névralgique et le nombre de projets en SI est croissant. […]
Au Québec en ce moment, c’est pratiquement comme si le message était que les individus et les organisations malveillantes suivaient le rythme de la capacité de payer de l’état ou des organisations. Ça ne fait aucun sens!
En lien avec ces billets, j’ai reçu une multitude de courriels et de commentaires. En particulier, j’ai bien aimé celui-ci qu’on m’a laissé sur mon profil LinkedIn:
Je ne peux qu’abonder dans le sens de l’article. Surtout par rapport au commentaire de M. Lessard « Le marché de la SI ici est en latence au Québec. Il y a de quoi que j’ai de la difficulté à comprendre vu le contexte mondial. À mon avis, on dort au gaz !
On doit maintenant se réveiller
Si vous travaillez dans le domaine de la sécurité de l’information au Québec, notre « combat » ne doit pas se faire entre le secteur privé et public comme certains médias se plaisent à le décrire mais sur la recherche de pistes de solution pour l’évolution du Québec en matière de sécurité de l’information. On doit s’activer!
Dans un de mes billets, M. Éric Lessard de Kéréon avait mentionné ceci comme piste de solution:
À l’heure des enjeux de SI d’aujourd’hui, on souhaite que les acteurs québécois du domaine engagent une réflexion en collaboration avec les organisations et les entreprises afin de se doter d’une vision stratégique porteuse en SI afin de pallier aux problèmes de relève et de compétence en sécurité. […] Le niveau d’expertise en SI d’une organisation a un lien direct avec le niveau de réflexion et de maturité. […] Une vision porteuse des enjeux en SI au Québec, combinée à une priorisation des investissements en formation SI est certes parmi les pistes de solutions les plus probantes à envisager.
Au final
Maintenant que cela a été dit, est-ce que nous pourrions commencer par produire cette vision stratégique en sécurité de l’information? Est-ce possible que des organismes, ministères, associations de sociétés privées, etc. se réunissent pour élaborer cette vision? Est-ce possible d’avoir un représentant pour proposer des idées et des solutions en matière de SI pour le projet de réforme en informatique du gouvernement du Québec?
Il est temps de se réveiller.
Photo: Pixabay
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