Découvrez le parcours de Mathieu Lachaine, un expert de sécurité qui a fondé Ubios, un fabricant de solutions pour rendre votre maison intelligente.
Le weekend, j’aime bien écouter l’émission radiophonique La sphère pendant que je fais différents travaux à la maison. Bien qu’elle traite de sujets en lien avec la technologie, il arrive à l’occasion que des intervenants québécois en sécurité de l’information (SI) soient invités pour discuter de divers sujets d’actualité.
Pour ma part, j’ai déjà entendu à cette émission des experts de sécurité tels M. Benoît Gagnon qui est rédacteur à Branchez-vous!, M. Patrick Boucher de Gardien Virtuel, Mme Sylvie Guérin de LogicNet et M. Mathieu Lachaine … d’Ubios.
Concernant M. Lachaine, c’est une surprise d’entendre cet « ancien » spécialiste en sécurité de l’information parler de sa nouvelle entreprise Ubios, qui se spécialise dans la production de solutions pour rendre votre maison « intelligente ».
Je me suis donc entretenu avec ce dernier pour qu’il me parle de sa nouvelle initiative et qu’il m’explique pourquoi il a effectué ce surprenant changement de carrière.
Qu’est-ce que Ubios?
Histoire de réduire un peu la longueur de ce billet, je vous invite à écouter l’entrevue de M. Lachaine réalisée dans le cadre de l’émission La sphère. Son fondateur y fait une excellente présentation de sa « startup ». Voici le lien vers le podcast.
Maintenant que vous en savez plus sur l’initiative Ubios, vous être prêt pour lire mon entretien avec Mathieu Lachaine.
Besoin de changement
Quand j’ai contacté Mathieu Lachaine par téléphone, c’est un homme heureux que j’avais au téléphone. Un homme qui réalise un projet qui le passionnait. Après avoir eu de bons échanges, je n’ai pu m’empêcher de lui poser par la suite la première question qui me brûlait les lèvres: pourquoi avoir délesté la sécurité de l’information?
À cette question, M. Lachaine me répondit spontanément ceci:
Je cherchais à faire autre chose. Ça faisait 15 ans que je travaillais en sécurité de l’information. J’ai touché à tout dans ce domaine. Les outils, la consultation, le hacking. […] Je crois que j’ai fait le tour de la profession (NDLR: spécialiste en sécurité de l’information).
Il mentionne également son goût pour le changement:
Habituellement, j’aime passer de trois à quatre ans dans une société. J’ai fait une exception avec Kéréon où j’ai fait 9 ans. J’aime bien le changement. (NDLR: lire l’article « Formations en sécurité au Québec – quand rien ne vas plus » pour connaître davantage Kéréon)
Son départ de la société Kéréon en 2014 l’a amené à compléter par la suite, son MBA exécutif international à l’Université McGill de Montréal en effectuant des passages à Paris et à Beijing.
Prêt pour un nouveau projet
Entrepreneur dans l’âme, il était évident pour Mathieu Lachaine qu’il allait redémarrer une autre entreprise. Pendant sa période de perfectionnement, il m’avoue avoir eu le goût de démarrer une initiative qui n’était pas en sécurité de l’information:
J’avais le goût de refaire de quoi dans le domaine de l’électronique, de faire un « trip » technique.
Ce goût pour l’électronique m’amène à lui demander d’où provient cet intérêt:
J’ai toujours aimé bidouiller. Plus jeune, je faisais des « upgrades » de mon modem. […] En SI, j’ai travaillé dans les plus hautes sphères en effectuant des conseils stratégiques. J’ai fait cela, car c’était payant. Mais ça ne me faisait pas « tripper ». […] J’aime mettre les mains dans une machine. Je crois que j’ai plus de facilité avec les machines qu’avec les humains.
Avec un ami, M. Lachaine a analysé la faisabilité de faire un projet pour transformer les maisons ordinaires en maisons intelligentes grâce à la technologie.
Sa vision de la maison intelligente
Pour M. Lachaine, l’objectif est de révolutionner la façon de vivre en collectivité en créant des maisons, des quartiers et des villes intelligentes. En partageant leurs ressources et leur savoir à grande échelle, ces nouvelles villes 2.0 pourront réaliser d’importantes économies en argent et en énergie. C’est à partir de cette vision qu’il a fondé la société Ubios.
Il m’explique que lui et son équipe ont conçu et développé un écosystème modulaire (comme des Lego) composé d’un thermostat multifonction, d’une valve d’eau intelligente et de différents capteurs placés à différents endroits au besoin dans une maison.
La sollicitation du marché
Lorsque je lui demande quelles sont les visées d’Ubios avec cet écosystème, il me répond l’affirmation suivante:
Pour l’instant, on vise le marché québécois. […] Même si nous connaissons bien ce marché, ça demeure un bon défi puisqu’au Québec, l’électricité ne coûte pas cher contrairement à ailleurs dans le monde.
Il tient à me mentionner la démarche visée par sa société:
Quand nous sollicitons les agences de gestion ou les syndicats copropriété, on leur explique qu’on va leur éviter des dégâts d’eau à une proportion de 80%. […] On leur explique aussi qu’ils auront un retour sur l’investissement de 150%. Ils réaliseront 25% d’économie sur les primes d’assurances et 25% d’économie sur le chauffage.
Et quand je lui demande s’il voit Ubios comme un compétiteur face à de gros joueurs comme Google (Nest) ou Honeywell (Lyric), il mentionne ceci:
On veut rester sous le radar. Nous (Ubios) ne ciblons pas le grand public, mais plutôt ceux qui vendent des services aux propriétaires en copropriété. On fait appel à des personnes connaissant bien les maisons (plombier, électricien, rénovateur) plutôt que de laisser le grand public installer eux même nos produits.
La reconnaissance de l’industrie
En juin dernier, Québécor a fait un investissement dans Ubios. Cette bouffée d’air « financière » a permis à l’équipe de Mathieu Lachaine de réaliser qu’ils sont sur la bonne voie pour accomplir sa vision.
L’entreprise est maintenant installée dans la maison Notman de Montréal. Cet établissement est considéré comme une pépinière pour les 23 jeunes entreprises qui y résident. Outre des entrepreneurs du Web, l’établissement abrite des investisseurs en capital de risque pour les jeunes sociétés liées aux nouvelles technologies.
Au final
Quand je lui demande s’il se considère comme un créatif, il me répond qu’il se voit d’abord comme un entrepreneur.
Je suis créatif pour trouver des solutions avec des produits de manufacturiers comme je l’ai fait dans le passé. Je me considère plus comme un gestionnaire d’entreprise.
Selon lui, il est important pour lui de s’entourer d’une bonne équipe. Sans cela, il n’aurait pu faire ce changement de carrière avec succès et qui lui a procuré ce bonheur d’être dans une entreprise innovante comme Ubios.
MISE À JOUR: Les gens d’Ubios m’ont rappelé que leur campagne d’investissement participatif se terminera le 23 avril 2016. Je vous encourage donc à collaborer au succès de cette belle entreprise. Cliquez ici pour avoir plus de détails.
Remerciement à M. Mathieu Lachaine d’Ubios pour les propos.
Photos: Pixabay et Ubios
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